Le Président de la Transition du Mali, le Colonel Assimi Goïta, a promulgué samedi soir, et publié au journal officiel la nouvelle constitution du Mali à l’issu de la proclamation des résultats définitifs du référendum constitutionnel des 11 et 18 juin 2023 par la Cour Constitutionnelle avec 96,91% de voix pour et 3,09% contre.
En s’adressant au peuple malien, Goïta a souligné : « c’est avec beaucoup de fierté et d’espoir, que je viens de signer le texte de la Constitution adoptée par le peuple lors du référendum du 18 juin 2023 dont la Cour Constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs le 21 juillet ».
Selon lui, « l’exigence formulée par le peuple au cours des assises nationales de la refondation vient d’être concrétisée par cette signature qui constitue l’aboutissement d’un processus véritablement historique durant lequel notre peuple a montré sa grande maturité et son sens élevé de la responsabilité » avant d’ajouter « l’acte de promulgation de la Constitution que je viens d’effectuer ouvre ainsi la voie à la naissance de la 4e République du Mali » .
« À l’issue du référendum le peuple s’est exprimé pour la nouvelle Constitution avec une majorité significative de 96,91% des suffrages exprimés. Ceci est la preuve indiscutable et la soif des Maliens de se donner une nouvelle chance pour un nouveau départ » a-t-il rappelé.
En outre, le Colonel Assimi Goïta a reconnu « que le projet de Constitution et suscité beaucoup de discussions durant la campagne référendaire » affirmant qu’il comprend « tous ceux qui, pour diverses raisons, se sont prononcés contre son adoption ». « En tout état de cause, chacun s’est exprimé comme il se devait dans un débat démocratique, sans aucune censure, en utilisant tous les moyens de communication existant. À présent que le peuple s’est prononcé, il n’est nullement question de victoire d’un groupe sur un autre » a-t-il laissé entendre.
Et d’ajouter : « Le verdict de la Cour constitutionnelle a donné le ton à la célébration de la victoire du peuple malien tout entier. Aujourd’hui, le Mali peut sereinement envisager son avenir politique en mettant en place les institutions qui auront la lourde responsabilité de faire faire ce premier pas à la toute Nouvelle République » tout en insistant avec la rédaction de cette Constitution, « il ne s’agissait point de renier l’histoire politique et institutionnel de notre pays ».
« Il était plutôt question par un saut qualitatif d’atteindre les objectifs de refondation formulés par les maliennes et les Maliens au cours des assises nationales de la refondation. Le peuple malien nourrit à la source de son passé et de sa riche culture multiséculaire continuera à assumer son destin avec la même détermination et la même conscience historique » rassure le Président de la transition.
Par ailleurs, Goïta explique que « la nouvelle constitution pose les bases d’un système démocratique qui se nourrit d’une vision endogène et sociale tout enrichissant des apports extérieurs. Nous avons fait la preuve que nous pouvons moderniser notre État sans nous renier ».
« Avec cette nouvelle Constitution le Mali prend ainsi un nouveau départ celui du Mali Kura dans lequel nous bâtirons ensemble une économie forte au service de la satisfaction des besoins des citoyens. Il s’agira, comme nous l’avons déjà commencé, de mettre en place les conditions d’une croissance économique interne qui se fondera sur les nouvelles technologies ainsi que sur une industrie des transformations de nos ressources naturelles en tenant compte des opportunités de la transition énergétique».
Pour rappel, la nouvelle constitution est contestée par la Ligue Malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali (Limama) ainsi que le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), regroupant les principaux groupes armés maliens du nord.
Anadolu Agence