Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) du président Alassane Ouattara l’a emporté dans plus de 60% des communes et 80% des régions, laissant seulement des miettes aux formations d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (Ppa-CI). « Le RHDP est la seule formation politique à avoir une forte capacité de mobilisation, grâce à ça ils peuvent construire une déferlante pour 2025 », décrypte pour l’AFP le sociologue et fondateur du centre de réflexion Indigo Côte d’Ivoire, Severin Yao Kouame. Mais une fois la victoire célébrée, une question devrait rapidement agiter le parti au pouvoir : qui sera le candidat pour la présidentielle de 2025 ? Le président Ouattara, au pouvoir depuis 2011, laisse planer le doute sur ses intentions pour briguer un quatrième mandat et la liste de ses potentiels successeurs s’allonge. Un homme semble sortir particulièrement renforcé du scrutin local : le président de l’Assemblée nationale Adama Bictogo qui s’est imposé à Yopougon, grand quartier populaire d’Abidjan qui fut longtemps un bastion de Laurent Gbagbo. Orphelin de son président, l’ancien chef d’État Henri Konan Bédié (1993-1999), décédé le 1er août, le Pdci sort de cette élection comme le premier parti d’opposition. Il s’impose seul dans trois régions et 22 communes, et garde quelques localités importantes comme Yamoussoukro, ou les quartiers abidjanais de Cocody, Port-Bouët, Marcory et du Plateau. Son alliance avec le Ppa-CI lui permet même d’ajouter une région et dix communes. Mais les résultats restent décevants et pour se remettre en ordre de marche, le parti devra rapidement se redynamisé. De retour en Côte d’Ivoire depuis 2021, après avoir été acquitté par la justice internationale de crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo n’a pas transformé son premier essai électoral. S’il ne se présentait pas lui-même radié des listes électorales il n’a même pas pu voter.Son jeune parti le Ppa-CI s’était allié au Pdci dans de nombreuses localités en espérant bousculer le Rhdp. Seul, le parti ne s’impose que dans deux municipalités et la plupart de ses cadres ont été battus. « La figure de Gbagbo ne fédère plus comme avant, lorsqu’il était le vecteur d’une certaine demande sociale », pointe le sociologueAprès les législatives de 2021, c’est la deuxième fois consécutive que la Côte d’Ivoire, à l’histoire récente marquée par les violences électorales, tient des élections dans le calme. Si des retards d’ouverture des bureaux et quelques altercations ont été signalés dans certaines localités, aucun blessé grave ou mort n’a été à déplorer.
G.K (Stg)