A la faveur du 72e anniversaire de sa fête nationale, l’ambassadeur d’Israël dresse le bilan de la coopération entre son pays et la Côte d’Ivoire ainsi que du processus de paix avec la Palestine.
L’Etat d’Israël fête cette année, le 72e anniversaire de sa création. Quel regard jetez-vous sur le chemin parcouru par votre pays ?
Lorsque vous jetez un coup d’œil sur l’histoire d’Israël, ses défis et ses réalisations, il devient clair que cela ressemble à un vrai miracle. Un miracle qui s’est réellement opéré. Nous avons encore l’espoir de vivre dans la paix et la sécurité. Israël est un petit pays, mais une grande nation. Un pays « jeune de 72 ans » au patrimoine millénaire, multiculturel et multiethnique comme la Côte d’Ivoire. Un pays qui respecte la tradition, comme vous.
Après trois élections législatives, le gouvernement de coalition qui a été mis en place en Israël peut-il tenir longtemps ?
Le gouvernement actuel est une coalition d’urgence nationale dont le but est d’apporter la meilleure réponse au coronavirus et à ses implications et conséquences. Celles-ci sont liées à des problèmes de santé et socio-économiques.
Où en est-on avec la coopération israélo-ivoirienne depuis le rétablissement des relations diplomatiques en 1986 ?
Dès le début, avant même ces jours de 1960, les deux nations ont signé une alliance d’amitié fondée sur le respect mutuel et l’admiration. Les deux pays avaient la même approche en matière de politique internationale. Notre premier diplomate ici était Shlomo Hillel et le premier diplomate ivoirien à exercer à Jérusalem a été Jean Baptiste Mockey. Au cours de toutes ces années, de nombreuses coopérations bilatérales ont été menées : hôtels, eau, agriculture, logement, routes, santé publique, jeunesse, etc. Aujourd’hui, des milliers de visiteurs ivoiriens se rendent en Israël chaque année. Le président Félix Houphouët-Boigny s’est rendu à Jérusalem en 1962 et le président Ouattara l’a fait, il y a quelques années. Nous ressentons l’amour que le peuple ivoirien ressent envers Israël. C’est réciproque.
Quelles actions comptez-vous mener pour booster cette coopération ?
Afin d’améliorer ces excellentes relations, notre objectif est de renforcer les domaines que j’ai mentionnés précédemment et de construire un dialogue sur la culture, la science et la technologie. Pour la première fois, en janvier dernier, une délégation ivoirienne s’est rendue en Israël pour participer à une conférence sur la cybersécurité et à une conférence spatiale. Nous mettons très haut le thème de l’autonomisation des femmes et vous aussi. Notre dialogue politique est ouvert et franc et nous échangeons sur les défis ainsi que les opportunités dans la région de l’Afrique de l’Ouest, où la Côte d’Ivoire est un acteur clé. Chaque semaine, des hommes d’affaires israéliens arrivent à Abidjan pour vérifier les opportunités. Tel est l’esprit israélien.
Pouvez-vous rappeler les actions menées par Israël en faveur de la Côte d’Ivoire dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 ?
Dès le début, à l’Ambassade, nous avons partagé des informations avec les autorités sanitaires et différentes organisations internationales : Croix-Rouge, Oms, Ooas, etc. Nous avons proposé une collaboration établie avec des chercheurs israéliens et nous avons également proposé des webinaires (Ndlr : toutes les formes de réunions interactives de type séminaire faites via internet généralement dans un but de travail collaboratif ou d’enseignement à distance) sur les problèmes de santé liés à coronavirus. Parallèlement, nous avons fait des dons du peuple israélien au peuple ivoirien par le biais d’Ong et d’institutions comme le Conseil national des droits de l’Homme (Cndh), l’École nationale de police et différentes fondations. Des dizaines de startups israéliennes sont impliquées dans le développement de solutions pour Covid-19 et nous avons partagé toutes les informations avec le gouvernement de la Côte d’Ivoire.
Le « Plan de paix Trump » proposé en janvier 2020 a été rejeté par les Palestiniens et accepté par Israël. Selon vous, à quelles conditions les deux parties vont-elles parvenir à un accord de paix définitif ?
Les accords de paix apportent de bonnes choses, non seulement, aux gouvernements mais aussi aux peuples et aux sociétés. La paix est un atout stratégique pour l’État d’Israël ; c’est un pilier central de la sécurité israélienne. Je vois de plus en plus d’anciens ennemis devenir de nouveaux amis. Nous avons des accords de paix avec l’Égypte et la Jordanie, cela signifie donc que la paix avec Israël est possible.
Nomel Essis